Dimanche 13 juin 2010 à 18:48
Aujourd'hui j'apprends la mort de la cousine à ma grand mère. Outre le facteur émotionnel qui triture mon petit coeur, c'est surtout mon cerveau qui cogite.
Jeudi dernier, elle roulait tranquillement à vélo, elle qui à 78 ans avait l'habitude d'aller d'un bout à l'autre de la ville sur ses deux roues, et soudainement elle a dérapé, s'est retrouvée sur les rames du tram et celui ci l'a percutée.
On ne sait pas encore vraiment le pourquoi du comment, le détail de la scène et tout le tralala mais on soupçonne fortement le vent.
Ce jour là il ventait fort. Un coup de vent l'aurait déséquilibrée, elle aurait dévié et ce serait retrouvée sur les rames du tram.
Et c'est la mort.
Juste une bourrasque d'air et paf! tout était fini.
La vie tient à un coup de vent.
Et comme ça, en deux secondes, tout est joué.
Elle était très certainement pleine de petites histoires à raconter à ma Mamie, pleine de ragots un peu mauvaise langue, peut-être même qu'elle avait dans son sac un projet de tricot inachevé pour lequel elle nécessitait l'aide de ma grand mère.
Elle avait peut être laissé du ménage à faire dans sa maison, une lettre à poster, une cassette vhs en cours d'enregistrement pour sa réserve de film, des oeufs aux frais, une plante à arroser, son lit défait, sa fenetre ouverte ... Toute une petite maison en activité attendant son retour. Et puis un coup de vent, et elle ne refranchira jamais le pas de sa porte, et elle n'arrivera jamais plus chez Mamie.
Maintenant on est tous là, abasourdis, à se demander pourquoi, à éventuellement culpabiliser du coté de ma grand mère, à imaginer comment l'accident aurait pu être évité...
La vie ne tient qu'à un fil, en une seconde tout peut basculer.
Et ceux qui restent eux, auront besoin de bien plus d'une seconde avant reprendre le cours de la leur de vie ...
